Voici quelques histoires amusantes sur les Nobélisés honorés en médecine par le jury de Stockholm depuis plus d’un siècle.

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D’abord, petit topo historique : à votre avis d’où vient le prix Nobel ? De Monsieur Nobel. Oui, bon elle était facile celle-là. Plus difficile maintenant, qui était ce Monsieur Nobel ? Je vous sens un peu plus fébrile là… Allez je vous en dis un peu plus ! Avant d’être le fondateur du prix Nobel, le suédois Alfred Nobel est l’inventeur de la dynamite. Grâce à celle-ci, il a amassé une belle fortune et avant de mourir, comme toute personne riche, il a fait son testament. Surprise pour ses héritiers : Nobel décide de ne rien leur léguer (bon ça va il n’avait pas d’enfant) mais de placer tout son argent dans la création d’une institution qui devra, chaque année, mettre à l’honneur une ou plusieurs personnes ayant rendu service à l’humanité, au travers de cinq disciplines : la médecine, la littérature, la chimie, la physique et la diplomatie (ou paix). Les prix sont décernés courant octobre et la cérémonie de remise des prix se déroule chaque année le 10 Décembre, jour de l’anniversaire de la mort d’Alfred Nobel.

Maintenant que vous savez tout, voici quelques anecdotes savoureuses sur certains nobélisés. 
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BÛCHERON. Certains détenteurs du prix Nobel ont “donné de leur personne pour la science”, selon la formule consacrée. C’est le cas de Werner Forssmann, pour le moins convaincu de l’importance de ses recherches sur l’ancêtre du cathéter. En l’absence de cobaye, il s’est lui-même passé un petit tuyau de caoutchouc dans la veine du bras, jusqu’à atteindre l’oreillette droite de son cœur ! Ce dispositif, très usité en médecine de nos jours afin d’explorer les organes ou leur administrer directement un médicament, lui permit de remporter le prix Nobel en 1956. A l’époque il n’était déjà plus médecin car il avait perdu sa clientèle, effrayée par ses travaux et était devenu bûcheron depuis une dizaine d’années.

BOUCHER. En 1949 le jury récompense le portugais Antonio Egas-Moniz pour ses lobotomies de malades mentaux (sympa hein ?). La même année, plus de 5.000 américains sont traités avec la méthode du bon docteur. Quelle est-elle ? Elle consistait à introduire, sans anesthésie, une fine spatule juste au-dessus du globeoculaire jusqu’à ce qu’elle touche son cerveau. Puis d’un petit mouvement latéral de droite à gauche, le praticien devait détacher l’avant du cortex du reste du cerveau. Du propre.

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Petit aparté sanguinolente… Le boucher est en marche !

Petites anecdotes insolites sur la remise du prix Nobel yper_alice04 TARDIF. Barbara McClintock a finalement été récompensée en 1983 à l’âge canonique de 81 ans, soit près de 40 ans après ses travaux. Elle s’était intéressée aux “gènes sauteurs”. Ces morceaux d’ADN qui se”baladent” dans le génome et permettent une adaptabilité de notre patrimoine génétique car ils révèlent une formidable capacité d’évolution.


AVIAIRE. 
En 1929, Christiaan Eijkman fût envoyé à Jakarta. Sa mission : découvrir les causes du béri-béri, une maladie qui se traduit par une grande faiblesse de l’organisme. Le docteur comprendra que ce phénomène est dû à une carence en vitamine B1 en constatant qu’une poule nourrie avec du riz blanc souffrait de cette affection quand une autre volaille, qui mangeait du riz complet, se portait comme un charme. Il décida donc de donner du riz, sans en enlever l’enveloppe (le péricarpe), à ses malades et fût heureux de constater qu’ils guérissaient rapidement.

Petites anecdotes insolites sur la remise du prix Nobel gontran-bonheur-gifs-animes-5572569 VEINARD. Alexander Fleming avait oublié de refermer un échantillon de culture de bactéries. Il découvre au retour de ses vacances que les staphylocoques se réduisaient petit à petit sous l’effet d’une étrange toxine synthétisée par des moisissures appelées Pénicillium. C’est donc tout à fait par hasard qu’il fût le premier à observer ce phénomène en 1928. Bien lui en a pris puisque sa découverte deviendra un futur traitement contre les pneumonies, otites et autres méningites. C’est en 1945 qu’il recevra le prix Nobel.

INJUSTE. Certains prix n’ont pas été attribués à leurs vrais découvreurs. Ainsi, la streptomycine, un antibiotique, a été isolée par Albert Shatz, l’assistant de Selman Waksmann. Ce dernier, pas vraiment beau joueur, a tout simplement exclu le jeune Albert du travail présenté au jury du Prix Nobel de physiologie ou médecine – comme on l’appelait encore en 1952. Shatz ne recevra aucune distinction et n’aura pas de droit sur les futurs brevets d’une molécule toujours usitée par l’industrie du médicament.

On vit vraiment dans un monde curieux, non ?

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